Luise Rainer

Celebrating the life and work of Luise Rainer (1910 – 2014)

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La trop sensible Luise Rainer

Cine-Miroir, 20 January 1939

This article first appeared in Cine-Miroir magazine, 1939. Cover star: Edwige Feuillère.

This article is taken from Cine-Miroir magazine, 20 January 1939.

ON ne peut pas dire qu’elle soit jolie, la petite Luise Rainer, avec son visage triangulaire, ses pommettes un peu saillantes, sa bouche aux lèvres fortes, d’un dessin imparfait. Seulement, il y a tant de lumière dans ses yeux, dont l’expression, même lorsqu’elle sourit, reste pathétique; il y a tant de grâce blessée dans ses gestes, un je ne sais quoi de si fragile dans sa personne, que nous sommes conquis malgré nous.  Luise Rainer est à la fois timide et audacieuse, confiante et réservée, jeune et mûrie par une expérience qui nous déconcerte chez une artiste aussi jeune.  Toutes ces contradictions lui confèrent un charme attirant, auquel il est difficile de résister: qui donc voudrait essayer?
     Comme nous l’avions aimée dans Visages d’Orient, nous l’aimons dans le rôle frivole et touchant de Froufrou, parce que sa sensibilité sait rester humaine, quel que soit le personnage qu’elle incarne.  Mais cette sensibilité même la fait souvent mal juger à Hollywood.  On ne la comprend pas toujours.  D’abord, parce que, encore aujourd’hui, elle ne parle l’anglais qu’imparfaitement et que l’on interprète souvent mal le sens de ses paroles.  Ensuite, parce que sa spontanéité est souvent suivie de réticences maladroites, donnant l’impression qu’elle vent se retrancher dans une désapprobation orgueilleuse.  Mais tout cela serait peu de chose, si miss Rainer n’avait un défaut grave: elle est incapable de dissimuler sa pensée, même si sa franchise court au-devant des catastrophes.  Se rendon compte de ce que cela peut représenter de danger?
     Si Luise Rainer écoute attentivement les choses désagréables qu’on lui dit, supposant que son interlocuteur ne le fait que parce qu’il s’intéresse à elle et souhaite la voir se corriger elle-même, si une amie l’interroge, par exemple sur sa toilette, elle n’hésitera pas à la critiquer si elle ne la trouve pas seyante.  Inutile de dire que cet amour de la vérité, auquel on n’est guère habitué, lui fait des ennemis parmi ceux qui ont oublié que: «qui aime bien, châtie bien!»
     Luise Rainer est toujours prête à donner son cœur; elle est surprise et déçue de voir qu’on ne lui rend pas son affection.  De là ses repliements soudains, ses crises de mélancolie, son besoin de solitude.  Elle vous dira avec un regret dans la voix:
     – Les chevaux ne m’aiment pas.  Le plus doux, le plus vieux, le plus pacifique devient un démon dès que je monte sur son dos.  Il n’est content que lorsqu’il m’a désarçonnée.  Je les aimais: maintenant j’en ai peur.
     Son mariage avec Clifford Odets faillit, récemment, finir par une séparation à cause de ce complexe d’infériorité dont elle ne parvient pas à s’affranchir.  L’aimant, elle crut qu’il ne l’aimait pas.  Enfermée dans son mutisme, elle évitait les explications, et une mutuelle incompréhension élargissait le malentendu qui les séparait.  Ils se sont réconciliés.  Luise est heureuse, mais elle tremble encore devant un bonheur qui lui semble toujours menacé.
     Et c’est cette sensibilité à fleur de peau et en même temps trop profonde qui fait d’elle l’artiste incomparablement humaine qui nous émeut dès qu’elle parait sur l’écran.

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